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30/09/2013

Europe-Ecologie-les-Verts : cris de guerre sur la Syrie

Du vert au kaki ?

écologie, climat, giec, duflot, syrie

 


« Insupportables » (comme dit Valls), les carriéristes immatures d'EELV ? Ils choisissent le moment où l'Armée syrienne libre se vide au profit des brigades islamistes, pour réclamer –  avec des élus PS – que la France envoie des armes en Syrie. Les Verts deviennent kaki. C'est dérisoire.

Ils parlent guerrier, mais ne disent presque rien sur un événement considérable et (théoriquement) dans leurs cordes : le nouveau rapport du GIEC sur le réchauffement de la planète, rapport qui : a) confirme les observations antérieures sur le rôle du productivisme industriel, b) réfute l'argument-leitmotiv des « dix dernières années sans réchauffement »...

Le mutisme de Duflot est d'autant plus remarquable qu'une équipe d'historiens des sciences, de climatologues et de sociologues – ayant passé au crible les quatre premiers rapports du GIEC – vient de publier sa conclusion dans la revue Global Environment Change : contrairement à ce que disent les négationnistes climatiques, le GIEC n'a pas exagéré ses évaluations. Plus étonnant : ils les a « systématiquement sous-estimées », selon Naomi Oreskes (Harvard). Par exemple en ce qui concerne l'élévation du niveau des océans [1] ou l'accélération de la fonte estivale de la banquise arctique. De même, le GIEC a préféré ne pas prendre en compte « le potentiel amplificateur d'un relarguage dans l'atmosphère du carbone contenu dans le pergélisol » [2], potentiel qui est « énorme ». Si le GIEC a péché, ce fut par excès de prudence !  Prudence qui s'explique à la fois par la méthode et par la politique. 

La campagne des négationnistes s'effondre donc, puisqu'elle reposait sur l'idée d'un « catastrophisme » des scientifiques.

Pour quelle raison Duflot & Cie glissent-ils sur cette question cruciale ? Parce qu'ils font partie d'un gouvernement... Les gouvernements font semblant de s'inquiéter du changement climatique, mais n'ont cessé de faire pression sur le GIEC pour l'inciter à la litote ; ils ne sont pas contents du rapport de Global Environment Change qui révèle cette pression. Les ministres EELV se taisent si Matignon et l'Elysée leur disent de se taire. Dans l'intervalle, ils poussent des cris de guerre à propos de la Syrie ; valets, mais valets d'armes ! Beau destin pour d'anciens pacifistes.

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[1] « 2 mm par an », disait le GIEC. Le chiffre avéré est 3,2 mm.

[2] Sol des hautes latitudes gelé en permanence, mais voué au dégel par le réchauffement global.

 

 

Commentaires

NAUSEABOND AMI DES VERTS ET DU PS

> Un "débat sur la Syrie" est organisé par le PS et EELV à l'Assemblée nationale : est invité comme orateur le commandant brigadiste Qasem Saad Eldine, fléau des chrétiens de Homs.
Nauséabond ou pire.
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Écrit par : maksoud / | 30/09/2013

OPPORTUNISTES

> Le chancelier Kohl disait des siens que les Verts étaient comme les pastèques, verts à l’extérieur, rouges à l’intérieur. Le rouge vire donc au kaki ?

Logique. Les Verts sont intrinsèquement des révolutionnaires progressistes. Et d’après Hegel, on est ce qu’on devient. Autrement dit, le résultat est le critère de la progression. Le résultat, donc le rapport de forces. Ils étaient rouges quand l’armée soviétique était ou paraissait la première force du monde. De nos jours, la puissance établie est pour l’instant le dollar. Américain, il les a rendus libertaires. Qatari ou saoudien et dirigeant déjà la diplomatie française, il les fera islamistes.

On peut aussi appeler cela de l’opportunisme. Pas besoin de lire des rayons de bibliothèque de Hegel.
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Écrit par : Pierre Huet / | 30/09/2013

LES VERTS ET LA GUERRE EN SYRIE

> Cet article ne me semble pas très honnête intellectuellement: cette proposition émanait d'un groupe de parlementaires EELV, et n'est pas représentative de la position du mouvement. Vous connaissez certainement en tant que journaliste, le fonctionnement d'un parti comme EELV où cohabitent de nombreuses personnalités, et où les discussions sont souvent houleuses, car les sensibilités ont les moyens de s'exprimer. Cette position n'a pas du tout été soutenue par la majorité du mouvement, et ne reflète absolument pas les convictions de beaucoup de ses membres.

J'adhère totalement à l'ensemble de vos positions, mais il ne me semble pas constructif de dénigrer et défigurer l'action politique, toute maladroite et parfois, hélas, opportuniste qu'elle soit. Il est important de lui redonner sa noblesse, et de ne pas faire de sectarisme à propos de hommes et des femmes qui s'y engagent avec toute leur bonne volonté, dans le seul soucis du bien commun.

Marie-François Darras



[ PP à Marie-Françoise Darras

- Merci de votre intérêt.

- Malhonnêteté intellectuelle de ma part ? Je peux vous assurer que non. J'aurais été malhonnête si j'avais passé sous silence un démenti officiel du parti qui aurait désavoué l'initiative en question. Ce démenti n'a pas été voté. Au contraire, EELV s'est prononcé pour une intervention militaire en Syrie ! Chose proprement effarante, de la part d'écologistes revendiqués.

- L'impression désastreuse que donnent les Verts auprès des vrais écologistes (y compris les plus radicaux, "politiques" mais non politiciens) vient de la mainmise d'un certain milieu sur le parti. Je ne peux que conseiller aux membres du parti qui récusent ce milieu, de faire connaître publiquement ce qu'ils pensent. Sinon comment voulez-vous qu'on le sache ?

- Combien de temps les militants Verts de bonne volonté supporteront-ils la petite bande de carriéristes qui prétend les représenter ? Je me permets de vous suggérer la lecture de l'article de 'RUE 89' (9 septembre) reproduit ci-dessous, qui constate ce que vous dites, mais souligne que le parti est identifié à son "élite" dirigeante :

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"Une intervention militaire en Syrie ? La question a créé une certaine agitation au sein d’Europe écologie – Les Verts (EELV). Le parti s’est prononcé pour, au grand dam de ses militants, et même de cadres, qui n’ont pas eu voix au chapitre.
La tension retombe un peu depuis que la possibilité d’une intervention militaire semble s’éloigner. Mais certains militants restent très énervés et dénoncent une absence de débat et un manque de transparence.

« J’ai eu du mal à me faire entendre »

Si une majorité de sympathisants socialistes sont favorables à une intervention en Syrie (selon un sondage LH2-Nouvel Obs publié ce lundi, ils sont 57%), seuls 39% de sympathisants Verts adhèrent à ce principe. Au contraire, ils sont 53% à se prononcer contre, un chiffre qui ne se retrouve pas dans les positions officielles du parti.
C’est le cas de Catherine Belkhodja, militante dans le groupe local d’Europe écologie - Les Verts dans le XXe arrondissement de Paris. Elle essaie depuis une dizaine de jours de faire valoir son point de vue qu’elle partage, selon elle, « avec de plus en plus de militants, qui osent maintenant s’exprimer » : pas d’intervention sans aval de l’ONU.
« J’ai eu des difficultés à me faire entendre. Sur le site internet du parti, aucun autre point de vue n’est affiché que la ligne imposée par la direction. Même sur le site du groupe local, je n’ai pas pu publier l’appel. Le problème au sein d’EELV, c’est de se faire entendre. »
Un appel qu’elle a lancé « dès le début », intitulé « Militants d’EELV contre une intervention militaire en Syrie sans mandat de l’ONU », et qui aurait maintenant 150 signataires :
« Sur la forme, nous désapprouvons que quelques dirigeants, dans l’isolement et la plus grande précipitation, aient pris la responsabilité historique d’engager notre parti dans le soutien à une aventure militaire contraire à nos principes. »

Tradition pacifiste

Les Verts ne sont effectivement pas connus pour leur caractère va-t-en-guerre.
Intervenir sans mandat onusien en Syrie serait contraire aux principes adoptés par le parti après le sommet de l’Otan en mai 2012 :
« La présence des forces armées hors du territoire national est fondée soit sur un mandat international, soit sur des accords bilatéraux. Le principe de l’engagement des forces ne pourra se faire que dans le cadre d’un mandat international de l’ONU. »
Et l’appel poursuit :
« Avant tout engagement extérieur des forces armées, nous souhaitons que les responsables d’EELV demandent un vote au Parlement et que nos parlementaires votent contre toute intervention militaire en Syrie sans mandat de l’ONU. »
Un texte peu signé au début, période préélectorale oblige (municipales). Catherine Belkhodja l’explique :
« C’était malvenu d’évoquer un point de vue différent. En période électorale, où les gens attendent des postes à responsabilité, personne ne voulait être dans la fronde. »

« Une OPA sur le débat démocratique »

Capture d’écran du résumé de l’intervention de Gattolin, sur le site d’EELV (EELV.fr)
Mercredi 4, André Gattolin, le sénateur écologiste des Hauts-de-Seine, s’exprimait devant le Sénat :
« En réalité, c’est l’inaction qui constituerait le plus grand risque. »
Il était prévu qu’André Gattolin partage son temps de parole avec Leila Aïchi, sénatrice de Paris, opposée à une intervention militaire sans mandat de l’ONU. Gattolin seul s’est exprimé au nom d’EELV.
Selon un membre du parti, « Leila était furieuse. Elle a été soumise à une injonction de Jean-Vincent Placé ». D’autres auraient joué les « faux naïfs » en affirmant qu’elle n’avait pas préparé de texte.
La veille du premier communiqué des Verts en faveur d’une intervention en Syrie, publié le 28 août, une télé-réunion a eu lieu entre les ténors du parti. Ce cadre d’EELV explique les conditions dans lesquelles elle a eu lieu :
« La façon dont la réunion s’est déroulée explique comment un tel communiqué a pu être publié. Leila Aïchi a compris que nos deux ministres [Cécile Duflot et Pascal Canfin, ndlr] étaient présents pour donner le la. Quand elle a demandé à intervenir, on lui a dit que c’était trop tard et que la décision avait été prise. Il y a eu une véritable OPA sur le débat démocratique. »
Changement de stratégie
Le sujet doit être abordé lors du prochain conseil fédéral du parti, les 14 et 15 septembre prochains.
Pour Gérard Lévy, le responsable de la commission Paix et désarmement chez EELV, la partie n’est pas forcément perdue pour les opposants aux frappes :
« Il y a eu des précipitations après l’attaque du 21 août, je pense, sous l’injonction de nos ministres. Mais on peut corriger cela. Ce n’est pas la première fois que le mouvement est en désaccord avec nos ministres qui ont un pied dedans, un pied dehors. »
« Pascal Durand a fait un travail honnête sur lui-même », rajoute Catherine Belkhodja. Dans Mediapart, le secrétaire national d’EELV explique finalement qu’il ne soutiendra pas une intervention militaire :
« C’est normal que les gens se désolidarisent de notre position de départ : plus on avance dans le temps, plus la coalition [internationale, ndlr] se rétrécit, moins on devient légitime à intervenir. »
Si Pascal Durand, qui avait cosigné le premier communiqué en faveur d’une intervention, affirme maintenant son intention de voter contre celle-ci, Pascal Canfin, le ministre Vert délégué aux Affaires étrangères, ne change pas de cap.
Noël Mamère, lui, a réaffirmé ce lundi sur Rue89 sa volonté d’intervention :
« Nous savons que, quoi qu’en dise le rapport des inspecteurs de l’ONU, le Conseil de sécurité – en vertu d’un droit de veto qui empêche l’Assemblée générale de jouer son rôle – bloquera indéfiniment la riposte nécessaire à Assad. Alors que faire ? Allons-nous permettre au dictateur de franchir de nouvelles lignes rouges ? »
Lundi, Gérard Lévy rêvait à une solution diplomatique :
« Si les Russes demandent à Damas de s’engager à signer un protocole pour la destruction des armes chimiques, ça peut couper court à toute envie de bombardement. »
C’est finalement le scénario qui s’est dessiné dans la soirée. " ]

réponse au commentaire

Écrit par : Marie-Françoise Darras / | 05/10/2013

RUMEUR

> En savez-vous plus sur cette annonce de Mediapart?

"Selon diverses sources, 120 militaires français dont 13 officiers auraient été capturés à Homs.

Silence radio du gouvernement...

Quelques liens :

http://ahfir.blog.lemonde.fr/2012/02/26/120-militaires-francais-arretes-en-syrie/

http://www.telegraph.co.uk/news/worldnews/middleeast/syria/9122749/Thirteen-French-officers-captured-by-Syrian-Army.html

http://english.ruvr.ru/2012_03_05/67616993/

Affaire à suivre."
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Écrit par : Pierre Huet / | 16/11/2013

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